« States of Grace »

J’ai vu un joli film.

Il s’appelle « States of Grace ».

affiche

C’est avec Brie Larson (je ne connaissais pas), et John Gallagher, tu sais, le ptit journaliste de la super série « The Newsroom», celui qui est amoureux de la blondinette mais avec qui c’est compliqué.

Tu vois ?

Oui je l’aime bien aussi…

La première joue le rôle de Grace, et le second celui de Mason.

Tous deux travaillent dans un centre pour ado en souffrance, physique ou psychique : battus, autistes, rebelles, paumés, dépressifs, orphelins… dans le genre, tu vois…

Ils sont éducateurs, et leur histoire est elle aussi passée par la case « foyer des jeunes en difficultés ». Ils sont encore frais moulus de leurs cicatrices adolescentes, mais le processus de la résilience semble avoir fait son job, et du coup, ils aident, à leur tour, ces corps et âmes mutilés.

Mais je dis « semble », parce qu’en fait on va s’apercevoir que quelques boulets s’accrochent encore à la frêle cheville tout juste adulte de Grace.

Ca va se traduire en projection et empathie profonde pour l’une des ado du foyer qui lui rappelle sa propre histoire et ses propres démons.

Et ça va se répercuter dans sa vie de couple avec Mason.

Oui parce je ne t’ai pas encore dit, mais ils sont collègues ET amoureux.

On passe ainsi de leur job au foyer à leur vie perso. La frontière est mince, tu penses bien… Leur quotidien n’étant pas de vendre du chocolat en poudre sur internet, ils ne rentrent pas léger de la même manière chez eux. Les soucis du boulot sont d’un ordre qui rendent les tiens, si tu en as, bien ridicules.

Mais ça va te faire du bien, tu vas voir ! Ca te rappelle qu’il y a des vrais métiers quand même, dans la masse des trucs futiles de notre société !

Oula, mais je m’égare là !

Le film, donc, est joli parce que le ptit couple, il faut bien le dire, est très attachant. Le ton léger des gens qui font des trucs vraiment importants sans se dire, ni penser, « je suis important », la dérision nécessaire pour faire passer des pilules un peu angulaires, et le dévouement non mesuré, non calculé. Parfois aussi non maîtrisé.

Alors au premier abord, en découvrant le sujet du film « au cœur d’un foyer pour ado en difficultés », les personnages « de jeunes éducateurs encore fragiles au fond », tu te dis que ça va être un film drame, bien lourd.

Et bien c’est là où c’est surprenant, c’est que ce n’est pas ce que je retiendrai du film.

Déjà, j’ai apprécié que le réalisateur, Destin Cretton , n’en ait pas fait des caisses sur les profils borderline des ado, mais, surtout, j’ai trouvé que le film avait ses vrais moments de lumière, sur les instants heureux de Grace et Mason.

Et là, bim! Le titre du film prend toute sa mesure : des états de grâce, joliment filmés, qui te font toucher des yeux une sorte de plénitude.

C’est calme et reposant, c’est irradiant aussi.

Bon ce qui est un peu con , c’est qu’en fait, ce n’est pas le titre original du film qui est « Short Term 12 », et que tu comprendras en regardant le film (je ne vais pas tout t’expliquer non plus oh!). Mais on doit bien avouer que pour une fois, le film a été bien rebaptisé …

Alors bon, certains te diront que c’est un film pour ado qui voudrait faire résonner son pseudo mal-être, d’autres t’expliqueront que c’est  pas du tout ça la vie des éducateurs (alors qu’eux ils vendent du chocolat en poudre sur internet), etc.

Ben tu sais quoi?

On. s’en. fout.

C’est joli j’tai dit.

Une réflexion sur « « States of Grace » »

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