Hommage à Robert

Ahaha, ce titre! Si tu es parmi mes amis alcooliques non anonymes, tu en as l’eau à la bouche !

Si tu ne l’es pas :

1. Que fais tu là? Qui es tu? Quel est ton réseau ?

(Mais reste, bien sûr!)

2. J’arrête mon clin d’oeil de pilier de comptoir pour entrer au coeur du sujet réel de ce billet : le photographe Robert Mapplethorpe.

Le Grand Palais lui a consacré ce printemps une rétrospective, la première en France.

Eh tu sais quoi ? Ben j’y suis allée. Je t’avais même prévenu ici, à l’occasion de ma déclaration d’amour pour Patti Smith, alors que je venais de refermer le passionnant « Just kids » où mon héroïne parle d’elle , de New York, des années 70, et de Robert donc.

C’est lui :

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Beau mec, hein !

Robert est un artiste qui a exploré moult médium pour finalement se consacrer à la photo.

En effet,  ses premières amours artistiques se vouent à la sculpture, mais bon, la sculpture dans les années 70 c’est un peu has been.. .

Il décide alors de s’exprimer par le dessin et le collage, et incorpore à ses oeuvres des photos de magazines .

Et puis Patti Smith, son amante, son amie, sa muse, lui souffle de prendre ses propres photos. Et Robert s’y essaye.

C’est le kiff.

Il aime l’immédiateté des Polaroïds, et leur découvre une voie pour travailler les corps, dans l’esprit des sculpteurs.

Et là résidera son oeuvre, sa « patte » artistique :

« Des sculptures de chair et des corps de pierre  » comme nous le dit joliment Jérôme Neutre, le commissaire de l’exposition.

Les photos sont en noir et blanc très contrasté, en jeux de lumière très ciblée, les corps y sont marbre : on se croit effectivement véritablement face à des sculptures.

D’ailleurs,  le musée Rodin a organisé une exposition (qui vient tout juste de se terminer, damn it ) mettant en parallèle le travail de Robert Mapplethorpe et celui d’Auguste Rodin.

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Mais revenons au Grand Palais.

Mapllethorpe ce n’est pas que des compositions sculpturales, c’est aussi des mises en scène sulfureuses.

La salle de l’expo qui les montre à voir est interdite au moins de 18 ans. Et à ma mère.

Cette dernière me lisant tapie dans l’ombre, je ne mettrai pas de visuel, même si l’esthétique des scènes, explicitement sadomaso, sont si soigneusement agencées qu’elles te font l’effet de nature morte. Le classicisme prend magiquement le pas sur le sulfureux.  C’est très surprenant. Du coup, c’est beaucoup moins trash que ce à quoi tu pourrais t’attendre.

L’exposition étant construite à rebours de la vie de Robert, on fini le parcours par ses premiers Polaroïds, des moments de vie de sa jeunesse et de ses proches, datant du milieu des années 70, où s’esquissent déjà le thème des corps.

Ca m’a agréablement replongée dans l’ambiance de « Just Kids » : aux mots de Patti Smith, le témoignage visuel de Robert.

Globalement, je trouve la recherche et la démarche de Mapplethorpe super intéressante, mais esthétiquement ça ne m’émeut pas. Et si je n’avais pas lu « Just Kids »,  l’exposition m’aurait moins marquée. Mais ayant plongé dans l’intimité de l’artiste et dans celle de son époque via le récit de Patti Smith, j’ai été touchée parce qu’il se murmurait à mon oreille autour de l ‘oeuvre en elle-même.

Comme quoi l’art, ce n’est pas juste de jolis tableaux accrochés au mur.

– Allez, on retourne voir Mapllethorpe ensemble ?

– Ben non. Elle est terminée depuis lurette mon vieux.

– …