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Expo 58, de Jonathan Coe

« 58 », comme 1958.

« Expo » pour exposition universelle.

De la même année.

C’est ainsi que le décor est posé dans le titre de ce livre de Jonathan Coe.

Son histoire s’inscrit dans cet événement historique, rassemblant les pays qui se déchiraient une dizaine d’années auparavant dans la seconde guerre mondiale, et qui désormais reconstruisent leur relation autour de la coopération.

Optimisme et nouveau monde, on a à cette époque la bouche en coeur devant un avenir que l’on espère pacifiste. On a envie de mettre en avant toutes les belles inventions humaines, techniques, artistiques, économiques, scientifiques qui y concourront.

Demain sera beau. C’est ce que la Belgique te dit, le temps de cette exposition.

Tu vas découvrir cette ambiance de près grâce à M. Foley, un fonctionnaire anglais à qui l’on confie la supervision du pub britannique,  pensé spécialement pour l’événement , entre tradition et innovation anglaise, et qui se voudra le lieu de rencontre entre les nationalités.

Une mission de 6 mois qui l’enverra loin de sa femme et de son nouveau-né.

Si son cœur est au départ un peu culpabilisé par cette séparation, bien vite l’honneur et l’excitation de participer à cet événement d’envergure l’emporteront.

Sauf que l’histoire n’est pas que celle que l’on veut bien te laisser entendre, celle de la cordialité et de la collaboration pacifiste entre nations.

C’est qu’on se tire un peu la bourre entre pays sur les avancées technologiques et scientifiques, notamment autour des questions nucléaires.

La guerre froide souffle sa paranoïa dans les allées de l’expo 58.

Les espions s’invitent donc à la fête, et Foley se retrouvera surveillé, questionné, pris à parti dans un jeu qu’il ne maîtrise absolument pas.

Si les trahisons qui le préoccupent, lui, sont celles qui se jouent autour de sa vie de couple, une sorte de Dupont et Dupond le mettront en responsabilité de déjouer celles qui se trament entre américains et soviétiques.

Et c’est cette double intrigue dont il est question dans ce roman.

Alors c’est pas maaaaal, mais c’est pas fouuuuu non plus.

Y a un ptit humour à la british, des situations cocasses, mais, à mon goût, ça manque définitivement de tension.

Notre héros, M. Foley, est un peu à la masse, et le charisme n’est pas ce qui le définit. On lui accorde une séduction entre Gary Cooper et Dirk Bogarde, mais ça ne s’arrêtera qu’aux traits physiques. Dommage. Il était pas loin de ressembler à un personnage de Jonathan Tropper, mais son caractère manque de corps.

On l’aurait souhaité un peu plus dans l’initiative et la prise de risque, même maladroite et naïve pour rester évidemment dans l’idée du personnage tel qu’il est pensé.

Au final, on a un bouquin entre deux teintes, semi drôle, à peine politique, dont la lecture n’est pas désagréable parce que l’écriture y est très fluide, mais elle nous glisse justement un peu trop rapidement sous les yeux : j’aurai souhaité être davantage tenue en haleine, ou rire plus franchement.

Mais c’est pas une raison pour partir bouder non plus! Tu as là une bonne occasion de t’instruire sur ce qu’a été l’expo 58. File sur le site de l’INA, et apprend mon ptit :

http://www.ina.fr/video/AFE04002077

La culture, partout, à portée de tes ptits doigts.