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La Revue Dessinée

– Oh t’as des ptits yeux dis donc.

– C’est que j’ai pas réussi à dormir. Ton teasing d’hier était fou. J’étais si impatient que tu me parles de « La Revue Dessinée »

Ok, je ne joue pas plus avec ta patience, c’est parti.

« La Revue Dessinée » est un projet qui a germé dans la tête de Franck Bourgeron. Cet homme a plusieurs terrains de jeu :  le storyboard, l’animation et la bande dessinée . Cet homme a également de chouettes et talentueux amis qui vont faire que son projet se transforme en objet : numérique et papier.

Je ne te parlerai pas de la version numérique de la revue parce que je vis avec un téléphone des années 80 qui ne connaît pas le vaste monde des applications mobiles. Ne me juge pas. Mais sache qu’elle existe.

Par contre j’aime les livres, les odeurs de colle des livres, de l’encre fraiche, donc je vais te parler « papier ».

Né en septembre 2013, le 1er numéro de La Revue Dessinée pèse 564 grammes, mesure 226 pages. Il te fait la promesse de ptits frères et sœurs tous les trimestres, et pour ne pas que tu t’ennuies entre les numéros, un site internet égaiera tes journées en te donnant à voir du beau ET de l’instructif.

Car « La Revue Dessinée » te parle d’actu, de sujets de société, elle enquête, investigue pour que tu puisses tenir des conversations intéressantes avec tes amis. Le tout en BD.

Et là, t’es bouchée bée .

La BD  c’est pour les enfants/c’est pas sérieux/c’est même pas des vrais livres/…? T’es de cette bande là?

Et bien balaie tes préjugés (c’est pas bien tu sais..). La paire journaliste/artiste va te raconter le monde, différemment, et tu verras qu’information et dessin vont plutôt très très bien ensemble !

Dans le 1er numéro j’ai – entre autres – appris la complexité d’une agriculture plus saine et à échelle humaine et j’ai découvert le trait délicat de Sébastien Vassant.

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Dans le numéro 3, il y a un reportage sur les formations des militants FN fort intéressant : tu liras qu’on leur apprend à ne plus dire  « les bougnoules à la mer » mais « il faut organiser le retour chez eux des immigrés du tiers-monde », …tellement plus propre… Tu apprendras que le militant FN ne doit pas utiliser le vocabulaire de l’adversaire et que l’idéologie marxiste et celle des droits de l’homme sont interdites. Tu y découvriras l’origine et l’évolution du logo du parti. Tu pourras comparer les programmes de 1973 à ceux de 2013 (ah ben tiens,  c’est pareil au fond!). Et Julien Solé te montreras ses dessins, qui ont l’air de dire « je dessine bien, oui madame, oui monsieur».

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Bon, je ne suis pas ta mère, je ne vais pas te faire la lecture, alors vas-y, fonce l’acheter, tes yeux te diront merci, ton cerveau te dira encore.

 

« Esquisse d’un meurtrier »

Tu connais Cyrille Pomès ?

Non ?

Eh bien, mme/mlle/mr (raye les mentions inutiles)…………(insère ton prénom ici), je te présente Cyrille Pomès. Comme « pomme+S » sur ton mac, oui, parce que les dessins de Cyrille tu voudras les sauvegarder à tout jamais dans ta mémoire (je suis désolée pour cette blague pourrie, … mais le fond reste sincère, et puis personnellement j’aime bien les jeux mnémotechniques)

Il signe tout récemment un webdocumentaire qui tabasse, au sujet de l’affaire Francis Heaulme . Ca s’appelle « esquisse d’un meurtrier »,  réalisé en collaboration avec Clara Beaudoux, journaliste pour France Info.

Le tueur en série est actuellement en procès pour le meurtre de deux enfants commis en 1986 en Moselle.

Au cœur de cette actualité, Cyrille Pomès et Clara Beaudoux nous donnent à voir et à entendre l’histoire de l’homme surnommé le « routard du crime » :

De très beaux dessins (j’aime beaucoup la texture), un jeu de parallaxe pour une animation très judicieuse, (qui nous rappelle le projet « Never mind the bullets » réalisé en 2010 par les studios Waest et Steaw), le tout agrémenté de témoignages audio, je trouve le projet terriblement réussi !

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Il fait plus que jamais place à la BD dans la cour des enquêtes et de l’actualité.

Et c’est tout le propos de  «La Revue Dessinée», qui est, aux côtés de France Info,  partenaire de ce travail.

« La Revue Dessinée » un magazine trimestriel, papier et numérique, qui traite de sujets d’actu, tout en BD donc. Le 1er numéro est sorti à l’automne 2013, je me suis ruée dessus, le dernier est paru le 20 mars (je l’ai aussi, il sent encore un peu la colle des livres, j’aime bien !) (oh hé ! drogué toi-même !)

revue dessinée

Je t’en parlerai demain. Pour le moment je te laisse apprécier le webdocumentaire. (quand tu arrives à la fin d’un chapitre, pour aller au suivant, clique sur la petite bulle de menu en haut à droite pour passer au suivant)

Tu reviens dis ?

Drawing Now

Opération « explosion de la rétine » réussie.

C’est certainement le bilan du 8è salon du dessin contemporain « Drawing now »  qui investissait jusqu’à hier soir le tout-nouveau-tout-beau Carreau du Temple.

Du concentré de talents, dans chacune des 73 galeries exposantes.

Mon œil discute présentement avec ma main pour la mettre au défi de parvenir à le subjuguer tout autant, un jour.

Pression!

D’ici là, régale-toi de ces artistes :

Cesar Del Valle qui met ses personnages au coin :

cesar_del_valle_

Johann Rivat et sa série « Uncivilized » inspirée par sa fascination de ceux qui s’opposent à l’ordre établi pour changer le monde :

Johann-Rivat-Uncivilized

Thomas Broome, tout en typographie :

thomas_broome

Emilie Theander, qui nous confie un onirisme inquiétant :

Emeli Theander_Reverse Me

Julien Beneyton (je suis encore sous le choc!) :

Julien beneyton_1

Speedy Graphito :

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Pierrick Naud :

Pierrick-Naud-les-ailes-endormies.2013.encre-fusain-et-vernis-sur-papier.22x15cm-©-La-Galerie-Particulière-Galerie-Foucher-Biousse

Décroche-toi la mâchoire devant Davor Vrankic où chaque cm2 est un gouffre de beauté :

davor vankic

D’ailleurs, ci-dessous, un zoom d’un cm2 d’une de ses immenses oeuvres (clique et regarde en grand si t’as pas peur des gouffres de beauté) :

davor vankic2

Ah, …tu dis plus rien….t’es scotché là…

 

Salon du dessin

juan gris l'homme au cafe etude 1912

« ah oui, très joli…L’étude est bien aboutie, c’est assez surprenant..

… Et il est à quel prix?

-780 000 euros »

Tu es face au travail de Juan Gris, « L’homme au café », daté de 1912, et cet échange se tient au Salon du dessin à Paris, devant l’original.

C’est la 23è édition de l’événement qui rassemble des  galeries de Munich, Hamburg,  Londres,  New-York,  Genève, Zurich, Neufchâtel, Madrid, Barcelone, Bruxelles, Nancy, Paris…

39 au total.

De l’ancien (très ancien) au contemporain, tu y découvres des tableaux, que tu peux acheter donc, mais bon, il t’en coutera ton bras+ta jambe+ton chat+ton père, mais que tu peux surtout admirer.

Oui, parce qu’il faut bien le dire, tes mirettes seront aux petits soins au Salon du dessin.

Je ne te cache pas que l’ambiance est un brin particulière, il y a des pots pourris sur des tables en bois ancien, la moyenne d’âge avoisine le double du mien, et devant les stands pour t’accueillir, des hommes en costume et des femmes en tailleur qui, tu le vois bien, tu l’entends bien, n’ont pas joué dans ta rue.

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De stands en stands, tu traverses les époques, tout en précision, tout en intention : des tableaux aboutis ou des études, des recherches, la sélection est très variée.

Tu y découvres la minutie de Pierre Henri de Valenciennes, Gaspare Galliari, Jean-Jacques de Boissieu, la noirceur de Théodule-Augustin Ribot, la délicatesse de Louis Lesueur pour son « Paysage fluvial au clair de lune », le relief de Carlo Bossoli pour « La fontaine de Neptune et le Paseo del prado », les couleurs tranchées de Maud Hunt Squire, tu rencontres des esquisses de Salvador Dali, d’Andy Warhol, tu t’amuses encore une fois devant Alberto Giacometti et son trait énergique, que tu arrives à lire dans ses lignes pourtant si chaotiques.

On ne pouvait pas prendre de photos, mais j’en ai volées deux (oui je t’entends: « haaaan.. » . Eh ! que veux-tu! J’ai le goût du risque..).

La première parce que le portrait m’a captivée, le regard est hypnotique : il s’agit de « Portrait de Lacroisade » par Charles-Lucien Léandre, daté de 1900 :

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Et la seconde pour l’ultra-réalisme, toujours fascinant, aux crayons de couleurs, de Claudio Bravo :

Claudio Bravo2

(tu peux cliquer sur les images pour mieux les voir)

C’est chouette hein!